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#Investigation sur la contraception masculine : pourquoi les solutions n’arrivent pas (officiellement) sur le marché ?

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Par Eric Destiné

"La pilule pour homme, elle n’existe pas encore, mais je crois avec confiance que nous l’aurons dans quelques années". Ces mots ont été prononcés en… 1978, soit il y a plus de 40 ans. A l’époque, devant les caméras de la RTBF, le docteur Robert Schoysman, éminent professeur de physiologie de la reproduction à la VUB, très connu à l’époque, exprimait sa pleine confiance de voir arriver bientôt sur le marché une solution de contraception hormonale pour les hommes. Depuis l’interview du professeur Schoysman, année après année, chaque idée, chaque proposition, chaque recherche sur la contraception masculine est évoquée dans les médias et maintenant très débattue sur les réseaux sociaux. Avec souvent la même question : "Est-ce pour bientôt" ?

Le professeur Robert Schoysman répond à une interview sur la contraception masculine en 1978.
Le professeur Robert Schoysman répond à une interview sur la contraception masculine en 1978. © RTBF

Le préservatif et la vasectomie

En 2021, plus de 40 ans après cette interview, malgré les énormes progrès de la science et de la médecine, une seule méthode de contraception masculine est officiellement reconnue et disponible à grande échelle : le préservatif.

Il a l’immense avantage de protéger à la fois contre les grossesses non désirées et contre les maladies et les infections sexuellement transmissibles. Mais, selon les chiffres enseignés dans les facultés de Médecine, plus de la moitié des couples abandonnent le préservatif au cours de la première année d’utilisation. De plus, l’Organisation mondiale de la santé explique que le taux d’échec du préservatif est en théorie très faible mais il peut monter à 15% si la méthode n’est pas parfaitement utilisée.

Le préservatif a l’immense avantage de protéger à la fois contre les grossesses non désirées et contre les maladies et les infections sexuellement transmissibles.
Le préservatif a l’immense avantage de protéger à la fois contre les grossesses non désirées et contre les maladies et les infections sexuellement transmissibles. © RTBF

A côté de cela, les professionnels de la santé proposent aussi à certains hommes de pratiquer une vasectomie. C’est une opération qui dure quelques dizaines de minutes, sous anesthésie locale. Elle vise à bloquer les canaux déférents, les deux "routes" qui permettent aux spermatozoïdes de quitter les testicules. Normalement, trois mois après l’opération, l’homme est stérile. Mais il ne faut pas se tromper. La vasectomie n’est pas une méthode de contraception, c’est une stérilisation qui s’adresse aux hommes qui ne veulent pas ou plus d’enfant. La réversibilité étant difficile et non garantie, il faut considérer l’opération comme un acte irréversible.

Pour les femmes, plus d’une dizaine de méthodes de contraception sont disponibles.
Pour les femmes, plus d’une dizaine de méthodes de contraception sont disponibles. © RTBF

Le grand déséquilibre entre les femmes et les hommes

A titre de comparaison, pour les femmes, plus d’une dizaine de méthodes de contraception sont disponibles. Pilule, implant, patch, anneau vaginal, diaphragme, préservatif féminin, stérilet hormonal et au cuivre, spermicides ou encore contraceptifs injectables, Etc.

Alors pourquoi un tel déséquilibre ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de solution de contraception masculine sur le marché pour permettre aux hommes de contrôler leur fertilité et aux couples de choisir de partager la charge de la contraception ?

Des spermatozoïdes observés aux microscopes.
Des spermatozoïdes observés aux microscopes. © RTBF

La contraception masculine hormonale, ça existe ?

Il existe bien aujourd’hui une solution de contraception masculine hormonale reconnue par l’Organisation mondiale de la santé depuis les années 90 : des injections hebdomadaires intramusculaires d’énanthate de testostérone. Ce produit, utilisé prioritairement par les personnes qui ont un déficit de testostérone, a des vertus contraceptives. Mais l’OMS limite son utilisation à 18 mois, faute d’études suffisantes sur une période plus longue d’utilisation en tant que contraceptif. Or il faut déjà plusieurs mois avant que le produit influence suffisamment à la baisse la production de spermatozoïdes. Il faut aussi du temps ensuite pour que l’homme retrouve sa fertilité. L’efficacité certifiée est donc très limitée dans le temps, ces injections ne sont pas très pratiques et elles ne sont pas non plus remboursées. Les produits doivent être commandés spécifiquement. Pour ces raisons, cette méthode n’est quasi jamais utilisée, en tout cas en Belgique.

Encore des recherches prometteuses

Mais depuis des décennies, les recherches pour trouver une méthode de contraception masculine hormonale efficace, réversible, avec des effets secondaires acceptables et facile à prendre ou à appliquer ne se sont jamais arrêtées. Plusieurs méthodes de contraception masculine hormonales ont fait l’objet d’études cliniques, prometteuses dans un cadre expérimental.

Ce gel contraceptif masculin est utilisé par 420 couples dans le monde à titre expérimental.
Ce gel contraceptif masculin est utilisé par 420 couples dans le monde à titre expérimental. © RTBF

Un gel contraceptif à l’étude sur 420 couples

Aujourd’hui, par exemple, une étude clinique de phase 2 est en cours dans une dizaine de centres de recherches de référence dans le monde pour évaluer l’efficacité, la réversibilité et les effets secondaires d’un gel contraceptif pour les hommes. Le principe est simple : l’homme applique chaque matin une petite quantité de gel sur ses épaules. Cela ne dure que quelques secondes. Cette recherche est décrite comme la plus prometteuse actuellement menée. 420 couples dans le monde utilisent ce gel à titre expérimental sur trois continents.

Kristina Gemzell Danielsson (institut Karolinska de Stockholm, Suède) devant l’armoire où est conservé le gel contraceptif à l’étude.
Kristina Gemzell Danielsson (institut Karolinska de Stockholm, Suède) devant l’armoire où est conservé le gel contraceptif à l’étude. © RTBF

" Nous avons été submergés par les demandes "

Kristina Gemzell Danielsson dirige le département d’Obstétrique et de Gynécologie de l’institut Karolinska de Stockholm, en Suède. Elle est une grande spécialiste de la santé reproductive dans ce centre médical universitaire mondialement connu pour délivrer chaque année le nom du prix Nobel de Médecine. Une soixantaine de couples participants à l’étude sont suivis dans le département qu’elle dirige. Mais l’engouement pour cet essai clinique en particulier a surpris l’équipe médicale. "Depuis les recherches menées dans les années 90 sur la contraception masculine hormonale, nous avons régulièrement des hommes et des femmes qui nous téléphonent pour nous demander où nous en sommes sur le sujet ou si une solution va bientôt arriver le marché. Nous savions qu’il y avait un intérêt. Mais quand nous avons commencé à communiquer sur la mise en place de ces essais cliniques sur le gel nous avons été littéralement submergés par les demandes des couples qui voulaient participer. Des centaines de couples de toute la Suède ont marqué leur intérêt. A ce point-là, c’était inattendu".

Le gel contraceptif hormonal contient de la Nestorone (progestatif) et de la testostérone.
Le gel contraceptif hormonal contient de la Nestorone (progestatif) et de la testostérone. © RTBF

Une combinaison progestatif-testostérone

"Ce gel contient de la Nestorone, qui est un progestatif. C’est cela, en fait, qui bloque la production de spermatozoïde" explique-t-elle. "Mais cela fait aussi baisser le taux de testostérone et la production de testostérone. Ce qui signifie d’importante baisse de libido, ce qui n’est pas très agréable. C’est la raison pour laquelle ce gel comporte aussi un apport de testostéroneJusqu’à présent, nous n’avons pas eu de surprise. Nous avons observé des effets secondaires qui étaient attendus. En réalité, un niveau très faible d’effets secondaires et aussi un très haut taux d’efficacité, nous n’avons eu aucune grossesse".

Ce gel est bien un moyen de contraception réversible, les premiers résultats le montrent. Mais certaines choses doivent encore être précisées. "Nous devons encore déterminer combien de temps en moyenne cela prendra pour la réversibilité, pour le retour de la fertilité, car c’est le but. Ce n’est pas une méthode de stérilisation, c’est bien une méthode réversible qui doit pouvoir être utilisée par les jeunes hommes" ajoute Kristina Gemzell Danielsson.

Les laboratoires de recherche de l’institut Karolinska de Stockholm, en Suède.
Les laboratoires de recherche de l’institut Karolinska de Stockholm, en Suède. © RTBF

L’industrie pharmaceutique "a le pouvoir"

Cette étude est chapeautée et fiancée à l’échelle mondiale par le Ministère américain de la Santé (NIH). Il y a donc une incitation des pouvoirs publics pour mener ces essais cliniques préliminaires. Les premiers résultats complets de cette étude de phase 2 devaient être connus dans un an. Ensuite, Kristina Gemzell Danielsson insiste. Il faudra convaincre l’industrie pharmaceutique de financer les développements cliniques à plus grande échelle, c’est-à-dire la phase 3, qui peut mener à une mise sur le marché. "Cette étape va demander que l’industrie pharmaceutique prenne le relais insiste-t-elle. Je ne vois pas d’autre option car il faut quelqu’un pour le mettre sur le marché. Personne d’autre ne peut faire les dernières étapes réglementaires qui sont nécessaires. Ils ont le pouvoir". Et cette spécialiste prévient qu’il faudra encore patienter : " si tout se met en place de manière idéale cela pourra prendre encore sept ans avant une mise sur le marché. Mais cela est sûrement trop optimiste".

Il est "plus que temps" de mettre sur le marché

Globalement, Kristina Gemzell Danielsson estime qu’il faut maintenant passer ces étapes-là. "Nous sommes nombreux à penser qu’il est plus temps qu’une méthode puisse être utilisée par les hommes pour la contraception. En réalité, il y a déjà beaucoup de retard" regrette-t-elle.

Herman Tournaye dirige le centre de la reproduction humaine de l’UZ Brussel-VUB.
Herman Tournaye dirige le centre de la reproduction humaine de l’UZ Brussel-VUB. © RTBF

Des hommes ont pris la pilule en Belgique

Dans le passé, plusieurs autres études cliniques prometteuses ont été menées sans passer le cap de la mise sur le marché. Des hommes ont même pris la pilule contraceptive en Belgique. Herman Tournaye dirige le centre de la reproduction humaine de l’UZ Brussel-VUB. Début des années 2000, il a participé à la supervision d’une étude sur un contraceptif hormonal masculin, notamment sous forme de pilules de progestérone, accompagnée d’injections de testostérone. L’étude avait été menée dans plusieurs laboratoires européens sur 112 hommes au total. Pour Herman Tournaye, les premiers résultats sur l’efficacité, la réversibilité et les effets secondaires constatés méritaient d’aller plus loin. " Il y avait des effets secondaires explique le chercheur. Nervosité, dépression, trouble de l’humeur mais on peut avoir ça avec une pilule pour femmes aussi". Pour lui, il aurait été intéressant d’aller plus loin. "Si on regarde la totalité de l’étude qui a été publiée, oui, on se demande pourquoi on n’a pas fait de phase 3".

Une analyse de sperme dans les laboratoires de l’UZ Brussel / VUB.
Une analyse de sperme dans les laboratoires de l’UZ Brussel / VUB. © RTBF

"Pas assez pratique" à utiliser

L’entreprise pharmaceutique néerlandaise (rachetée depuis lors) qui avait participé au financement de cette étude indiquait que, malgré les résultats prometteurs, la combinaison "pilule et injection de testostérone" n’était pas une méthode assez pratique pour l’utilisateur. Une combinaison "implant et injection de testostérone" a aussi fait l’objet d’une étude avec des conclusions globalement similaires.

Nous avons retrouvé le scientifique qui dirigeait le département recherche et développement de cette entreprise fin des années 90, quand les décisions de mener la première étude ont été prises. Il s’appelle Herjan Coelingh Bennink. Il a depuis lors créé sa propre société pharmaceutique aux Pays-Bas et s’intéresse toujours de très près aux développements de la contraception masculine. Il explique que, à l’époque, cela n’a pas été facile de convaincre son conseil d’administration : "Le conseil d’administration était composé uniquement d’hommes blancs, dans la cinquantaine. Quand je leur ai parlé de contraception masculine, la seule chose qu’ils ont faite, c’est se regarder les uns les autres en demandant : tu ferais ça un jour ? Et chacun répondait : non, je ne ferais jamais ça ". Et c’était la fin de la discussion. Mais je suis parvenu à les convaincre et nous avons fait cette étude".

Herjan Coelingh Bennink dans les locaux de sa société à Utrecht (Pays-Bas).
Herjan Coelingh Bennink dans les locaux de sa société à Utrecht (Pays-Bas). © RTBF

La rentabilité en question

Au-delà d’une question de mentalité, Herjan Coelingh Bennink explique qu’il est aussi difficile de rentabiliser les coûts des recherches, du développement et des essais cliniques à grande échelle d’une nouvelle solution de contraception hormonale. D’autant que le marché est déjà bien occupé par les méthodes de contraception féminines existantes. "C’est beaucoup plus intéressant de développer des nouveaux produits dans le domaine de l’oncologie, de nouvelles thérapies immunitaires, des traitements contre le cancer explique-t-il. C’est beaucoup plus intéressant que le domaine de la santé reproductive car le rapport bénéfice/risque, d’un point de vue financier, n’est pas favorable. Vous n’aurez jamais de prix élevés. Vous avez besoin de vendre de très grands volumes pour être rentable".

La production de la pilule contraceptive Estelle de l’entreprise Mithra, à Flémalle.
La production de la pilule contraceptive Estelle de l’entreprise Mithra, à Flémalle. © Mithra Pharmaceuticals

"Sur le plan scientifique, nous avons suffisamment de données"

En Belgique, la société biotechnologique wallonne Mithra est un acteur clé dans le secteur de la santé reproductive. L’entreprise est spécialisée dans le développement de la contraception féminine, notamment avec le déploiement et la mise sur le marché à l’international de sa nouvelle pilule pour femme connue sous le nom de "Estelle". Une pilule à base d’Estetrol, un œstrogène décrit comme naturel, qui est utilisé pour faire diminuer les effets secondaires et les impacts sur la santé.

Jean-Michel Foidart, le cofondateur de la société, est gynécologue et Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Médecine de Belgique. Il est aussi actuellement toujours administrateur de Mithra et est très intéressé par les développements de la contraception masculine. Il est d’ailleurs, avec d’autres chercheurs, membre fondateur du consortium international pour la contraception masculine (ICMC), un réseau mondial qui s’engage à faire la promotion de ce type de contraception. Sa longue expérience dans les milieux académiques et industriels lui donne une vision transversale. Au niveau des recherches internationales sur le sujet, il confirme que les choses ont bien avancé. "Sur le plan scientifique et sur le plan médical, nous avons suffisamment de données qui montrent que nous pourrions tout à fait le réaliser et qu’on n’est pas très loin de pouvoir mettre sur le marché ce type de produit".

Jean-Michel Foidart, gynécologue, cofondateur de Mithra, Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Médecine de Belgique et membre fondateur du consortium international pour la contraception masculine (ICMC).
Jean-Michel Foidart, gynécologue, cofondateur de Mithra, Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Médecine de Belgique et membre fondateur du consortium international pour la contraception masculine (ICMC). © RTBF

"La contraception masculine ne sera pas oubliée"

Il nous explique que Mithra pourrait prendre en main les développements futurs de solutions de contraception masculine hormonales quand les projets en cours seront consolidés, car les études qui doivent mener à une mise sur le marché coûtent très cher. "Je vous promets que la contraception masculine ne sera pas oubliée" précise-t-il. "Mais si vous me demandez mon avis nous n’aurons pas les ressources financières avant 2025. Moment où les retours sur investissement d’Estelle et de Donesta nous permettrons d’obtenir des moyens suffisants. Jusque-là, on peut développer des études précliniques, on peut faire des investissements modérés qui sont des premières tentatives de prospections mais les développements cliniques importants, vous devez arriver et dire à votre conseil d’administration et à vos actionnaires : "donnez-moi 100 millions d’euros". Et comme m’avait dit le précédent président du conseil d’administration : "vous croyez que j’ai un petit monsieur qui fait de l’argent dans ma poche" ? Je peux comprendre ça. Mais à un moment donné, il ne faut pas avoir peur d’aller de l’avant et d’innover. C’est l’intérêt des entreprises biotech et c’est la raison pour laquelle les biotechs peuvent survivre, c’est qu’elles ont beaucoup plus de capacités d’innovation que les grosses multinationales".

Le principe de la contraception masculine thermique

Dans les médias ou sur les réseaux sociaux, quand on évoque les moyens de contraception pour les hommes, on entend aussi beaucoup parler d’une méthode non hormonale décrite comme "naturelle" : la contraception masculine thermique.

Si l’impact de l’augmentation de la température sur la fertilité masculine est connu depuis des siècles, la perspective d’utiliser cette méthode comme un moyen de contraception à plus grande échelle est plus récente. Le principe consiste à remonter les testicules le plus près possible du corps pour que la chaleur corporelle permette d’augmenter la température des testicules de 2 degrés. Si cette augmentation de température est maintenue 15 heures par jour, 7 jours sur 7, cela doit faire baisser la production de spermatozoïdes au point de rendre l’homme stérile de manière temporaire après une période de trois mois. A l’arrêt de la méthode, la production de spermatozoïde doit normalement reprendre après trois mois également.

La contraception masculine thermique.
La contraception masculine thermique. © RTBF

Un sous-vêtement "contraceptif" a été étudié

Dans les années 90, Roger Mieusset, un andrologue du CHU de Toulouse, dans le sud de la France, a publié des essais cliniques sur l’utilisation d’un sous-vêtement qui permet de remonter les testicules près du corps. Au fil du temps, cet hôpital français est devenu un centre de référence pour les hommes en recherche d’une solution de contraception réversible et il existe une consultation spécifique sur place. Le Dr Boris Delaunay, urologue, andrologue et sexologue, travaille avec le docteur Mieusset. Il est aussi un des titulaires de cette consultation. "Le docteur Mieusset est le premier à avoir créé le principe du sous-vêtement contraceptif" explique-t-il. "Cela fait très longtemps qu’il travaille là-dessus. Il a du coup un certain nombre de patients qu’il prend en charge et il a pu publier des études qui montrent que c’est efficace, que c’est bien toléré et que c’est réversible, ce qui est important pour une contraception".

Boris Delaunay est urologue, andrologue et sexologue au CHU de Toulouse (France). Il est titulaire des consultations en contraception masculine.
Boris Delaunay est urologue, andrologue et sexologue au CHU de Toulouse (France). Il est titulaire des consultations en contraception masculine. © RTBF

Validé pour des recherches, mais pas sur le marché

Mais il tempère. Ce sous-vêtement, qui doit donc être porté 15 heures par jour, 7 jours sur 7, n’est pas disponible en pharmacie, dans le commerce ou sur Internet. C’est bien le seul dispositif de contraception thermique à avoir fait l’objet d’études cliniques. Malgré cela, il est validé dans un cadre médicalisé et de recherches uniquement, pas pour une mise sur le marché. Le dispositif est toujours à l’étude aujourd’hui dans le cadre de l’hôpital car les recherches précédentes ont été réalisées sur une cinquantaine de patients seulement. "Ça a été mené dans un cadre très défini, avec un protocole très spécifique. Cela reste limité et très encadré. Et il n’y a pas de production de façon industrielle de ce sous-vêtement et c’est donc du sur-mesure pour chaque patient". Le but est de publier bientôt des études à plus grande échelle. "Il y a de plus en plus de patients qui utilisent ce dispositif de manière encadrée ici et prochainement on devrait avoir des publications sur plus d’une centaine de personnes avec un recul plus long que 4 ans". Les études menées jusqu’à présent ont permis d’observer une réversibilité sur 4 années d’utilisation maximum.

Le sous-vêtement à remontée testiculaire étudié au CHU de Toulouse (France).
Le sous-vêtement à remontée testiculaire étudié au CHU de Toulouse (France). © RTBF

"Ce n’est pas juste un slip avec un trou"

A première vue, le look de sous-vêtement n’est pas très engageant. Mais Boris Delaunay l’assure "ce n’est pas juste un slip avec un trou, c’est beaucoup plus que cela". Le dispositif a été pensé et amélioré au fil du temps. "Ce sont tous les détails qui ont été ajoutés au fur et à mesure qui permettent de donner des résultats au niveau de l’efficacité et de la tolérance" précise Boris Delaunay. "Il y a l’orifice par lequel vont passer le pénis et la peau du scrotum. Cela permet aux testicules de remonter vers les aires inguinales. Il y a des bandes de renforts élastiques qui vont permettre de bien stabiliser les testicules au niveau des orifices inguinaux. Il y a aussi un petit renfort au niveau du périnée qui permet d’éviter que le scrotum rentre à l’intérieur".

Laboratoires au CHU de Toulouse (France).
Laboratoires au CHU de Toulouse (France). © RTBF

"L’encadrement médical est indispensable"

Au CHU de Toulouse, on insiste. L’apparente simplicité de la méthode ne doit pas faire oublier qu’un encadrement médical est indispensable. "Nous devons vérifier qu’il n’y a pas eu de problème au niveau des testicules ou de la descente des testicules. Nous devons savoir s’il n’y a pas eu un cancer des testicules, une torsion, une présence de varices ou des pathologies cutanées. Il faut aussi s’assurer aussi qu’il y ait un bon volume testiculaire des deux côtés. Cela permet de déterminer s’il y a une contre-indication à utiliser une contraception thermique". Ensuite, il faut une analyse de sperme préalable pour connaître le degré de fertilité de l’homme qui souhaite se lancer. L’efficacité de la méthode doit aussi être vérifiée par des spermogrammes réguliers.

Prendre conscience des spécificités de la méthode

Un suivi médical est aussi indispensable pour transmettre toutes les informations utiles validées scientifiquement. Il est par exemple faux de croire que la méthode est efficace tout de suite puisque le cycle de production des spermatozoïdes prend deux mois et demi. Il faut donc compter trois mois pour qu’une baisse significative du taux de spermatozoïdes dans l’éjaculat soit constatée par les analyses. Les petites études ont aussi été réalisées avec des hommes entre 20 et 40 ans.

Des hommes ont pris la pilule contraceptive en Belgique à titre expérimental.
Des hommes ont pris la pilule contraceptive en Belgique à titre expérimental. © RTBF

Spermatozoïdes altérés : attendre 6 mois avant de procréer

Ensuite, au moment de l’arrêt de la méthode, il est extrêmement important de ne pas faire un enfant trop vite. "C’est vrai que l’utilisation de ce type de dispositif va altérer les spermatozoïdes" explique le docteur Delaunay. "Les spermatozoïdes qui sont produits vont avoir des anomalies au niveau de leur noyau, sur les chromosomes, sur l’ADN. Il y a des modifications qui vont se faire de façon assez précoce et qui peuvent perdurer jusqu’à six mois après l’arrêt du moyen de contraception thermique. Donc c’est pour ça qu’on considère qu’il faut toujours avoir une période de six mois après l’arrêt de cette contraception thermique pendant laquelle on continue à garder un autre moyen de contraception pour se protéger par précaution. Le but est d’être sûr de la disparition de toutes ces potentielles anomalies".

Quel serait l’impact sur une éventuelle grossesse avant la fin des 6 mois d’attente ? "Cela peut-être des anomalies, des interruptions de grossesse, des malformations pourquoi pas. Mais ça, on ne le sait pas. Car, comme on sait que ces anomalies sont présentes, on conseille toujours de ne pas avoir de grossesse dans les six mois qui suivent l’arrêt du dispositif".

Démonstration de l’utilisation d’un "Jockstrap" sur le site internet de l’association française GARCON.
Démonstration de l’utilisation d’un "Jockstrap" sur le site internet de l’association française GARCON. © RTBF

Des associations de militants en première ligne

Comme le sous-vêtement étudié au CHU de Toulouse n’est pas disponible sur le marché, certains hommes désireux de prendre malgré tout en charge la maîtrise de leur fertilité avec cette méthode thermique ont décidé de "copier le concept" sous différentes formes. En France, il existe de plus en plus d’associations qui organisent des ateliers où les hommes peuvent venir coudre eux-mêmes leur propre sous-vêtement a remontée testiculaire. Ces groupes font aussi la promotion de la méthode thermique et organisent des rencontres d’informations.

Erwan Taverne, cofondateur de l’association GARCON (Groupe d’action et de recherche pour la contraception) à Toulouse (France).
Erwan Taverne, cofondateur de l’association GARCON (Groupe d’action et de recherche pour la contraception) à Toulouse (France). © RTBF

"Il y a encore de vraies inconnues qui existent"

Erwan Taverne est le cofondateur de l’association GARCON (Groupe d’action et de recherche pour la contraception) à Toulouse. Il milite pour le développement de la contraception masculine thermique, tout en restant transparent avec les participants : "Je pense que c’est notre responsabilité en tant qu’association de fournir un maximum d’informations aux gens pour qu’ils puissent savoir quels sont les choix qu’ils sont en train de faire et ce que ça implique. Nous, on ne se substitue pas aux professionnels de la santé, on accompagne des gens qui veulent trouver leur autonomie. Et être autonome, ça veut dire aussi assumer les conséquences de ce qu’on fait". Car tous les risques ou effets secondaires potentiels liés à cette méthode ne sont pas encore connus. "Aujourd’hui, il y a encore de vraies inconnues qui existent. Il faut que les gens soient conscients de ça" précise Erwan Taverne.

Un homme coud un sous-vêtement à visée contraceptive lors d’un atelier organisé par l’association GARCON à Toulouse (France).
Un homme coud un sous-vêtement à visée contraceptive lors d’un atelier organisé par l’association GARCON à Toulouse (France). © RTBF

"Il faut des études, des publications pour valider"

"Ce qui est important, et cela a toujours été le cas dans le cadre de la contraception et en particulier masculine, c’est que toutes ces associations aident au développement de la contraception" admet le Dr Delaunay du CHU de Toulouse. "Le problème c’est qu’il manque toujours le côté scientifiqueajoute-t-il. "Il faut des études, des publications pour valider un dispositif. Aujourd’hui, quand on crée soi-même le sous-vêtement, on n’a pas de preuve scientifique que ça marche et que c’est bien toléré".

Un homme utilise un anneau en silicone à visée contraceptive.
Un homme utilise un anneau en silicone à visée contraceptive. © RTBF

Des dispositifs vendus "en zone grise"

Il existe également des dispositifs vendus directement sur internet (anneau, sous-vêtement) sans autorisation de mise sur le marché, ce qui n’est pas conforme à la loi. L’association française d’urologie met en garde : ces dispositifs n’ont "fait l’objet d’aucune étude clinique quant à l’effet inhibiteur, l’innocuité, l’efficacité ou la réversibilité".

En Belgique, "on est en retard face au phénomène social"

Pourtant, en Belgique, quand on interroge les professionnels de la santé, on constate que certains sont de plus en plus contactés par des hommes demandeurs de maîtriser leur fertilité. Et face au manque de solutions de contraception masculine officielles disponibles sur le marché actuellement, les dispositifs vendus sur Internet "en zone grise" ont donc de plus en plus de succès. "On a là une méthode qui est en fait prise en main par les patients" explique le Dr Cédric Pé, médecin généraliste et en planning familial à Bruxelles. Il confirme que les jeunes hommes en particulier se présentent à ses consultations avec des questions sur les dispositifs qu’ils ont découverts par eux-mêmes, notamment via les réseaux sociaux. "On est en retard sur le phénomène social. Les médecins en tout cas et les structures qui s’occupent de contraception, on est en retard sur cette demande de contraception masculine. On a du mal à absorber la demande et on n’est pas assez formés pour cela".

Cédric Pé, médecin généraliste et en planning familial à Bruxelles.
Cédric Pé, médecin généraliste et en planning familial à Bruxelles. © RTBF

"Une remise en question du partage de la charge contraceptive"

Ce sentiment est partagé par le Dr Daniel Murillo. Ce gynécologue exerce au CHU Saint-Pierre à Bruxelles. Lui a décidé aussi de se former à l’andrologie. Pour faire face à cette demande croissante, début 2020, il a ouvert une après-midi de consultations par mois dédiée à la contraception masculine. Ce médecin reçoit principalement des jeunes hommes seuls ou en couple. "Ce sont les 20 à 30 ans qui sont vraiment intéressés par cette contraception" explique-t-il. "Il y a, chez eux, une remise en question du partage de la charge contraceptive dans le couple".

Lors de cette consultation, il informe les patients sur le degré d’avancement des recherches au niveau hormonal et au niveau thermique. Mais il constate que ce n’est pas facile de proposer une méthode de contraception masculine réversible aujourd’hui. "Je trouve qu’en 2021, on devrait avoir une certaine parité au niveau des techniques reconnues de contraceptions pour les femmes et pour les hommes. Or il y a un déséquilibre flagrant".

Daniel Murillo, gynécologue et andrologue au CHU Saint-Pierre à Bruxelles.
Daniel Murillo, gynécologue et andrologue au CHU Saint-Pierre à Bruxelles. © RTBF

"On préfère leur proposer un suivi médical"

Le docteur Murillo s’est donc intéressé de plus près à la méthode thermique. "C’est assez étonnant de voir une technique sans médicament être aussi efficace" explique-t-il. "Les concepteurs de la contraception thermique en France (ndlr : au CHU de Toulouse) ont édité des protocoles desquels je m’inspire ici pour prendre en charge la contraception masculine thermique".

Face à la demande croissante, ce médecin a effectivement décidé d’accompagner les hommes qui se tournent vers cette contraception, même si les outils disponibles sur Internet ne sont pas actuellement validés et n’ont pas fait l’objet d’études spécifiques. "On préfère leur proposer un suivi médical même si on ne peut pas leur promettre toute la sécurité qui est nécessaire, plutôt que les laisser à eux-mêmes et faire parfois pire que bien" explique-t-il.

Consultation en contraception masculine au CHU Saint-Pierre, à Bruxelles.
Consultation en contraception masculine au CHU Saint-Pierre, à Bruxelles. © RTBF

L’impact sur le cancer des testicules n’est pas connu

Daniel Murillo fait malgré tout signer un "consentement éclairé" à chaque patient qui décide d’utiliser ces outils sous sa supervision médicale. Sans cela, il refuse le suivi. Ce document atteste que le médecin a bien donné au patient une série d’informations sur la méthode thermique. Le gynécologue transmet aussi la documentation scientifique sur les études française et une note explicative sur le cancer des testicules. Car l’impact de cette augmentation de la température sur un éventuel développement d’un cancer n’est pas connu. "Personne n’a jamais étudié cela" précise le gynécologue. "Il faut faire des études pour le savoir".

"Il faut sortir du militantisme"

Daniel Murillo plaide donc pour que des études à grande échelle soient réalisées. Les outils qu’il est actuellement possible d’acheter sur Internet, comme l’anneau, "ont été développés par des militants" rappelle-t-il. "Maintenant, la demande est tellement importante qu’il faut sortir du militantisme et il faut aller vers une rationalisation et une étude pour voir effectivement vers où on va. Sinon, on ne le saura jamais". Daniel Murillo a entamé cette démarche en faisant entrer les patients qu’il suit dans le cadre d’un protocole de recherche.

Christophe Assenmacher, président de la Société belge d’Urologie et chef du service aux Cliniques de l’Europe.
Christophe Assenmacher, président de la Société belge d’Urologie et chef du service aux Cliniques de l’Europe. © RTBF

Pas "en dehors d’études fiables et solides".

Face à cette réalité, Christophe Assenmacher, le président de la Société belge d’Urologie et chef du service aux Cliniques de l’Europe, est d’accord sur un point : "La contraception masculine réversible est séduisante. C’est une piste qu’il faut certainement étudier et développer". Mais en attendant des études à grande échelle sur ces dispositifs thermiques vendus actuellement, lui préfère, par précaution, ne pas proposer cette méthode. C’est le message qu’il fait passer au sein de la Société belge d’Urologie. "Au sein des urologues belges, je ne pense pas que la technique pourra être proposée en dehors d’études fiables et suffisamment solides". Pour lui, est-il urgent que ce type d’étude soit réalisée ? "Bien sûr" répond-il.

"Concernant la contraception masculine réversible, j’ai rencontré peu de demande personnellement" explique-t-il. "Par contre, renseignement pris auprès des jeunes urologues, là effectivement, ils m’ont dit que de plus en plus de jeunes viennent les voir pour leur poser des questions sur une éventuelle contraception réversible".

Il faut un "dispositif de référence" sur le marché.

Au CHU de Toulouse, le Dr Delaunay, insiste : "le problème c’est que ce qui est accessible pour le grand public n’est pas du tout reconnu aujourd’hui sur le plan scientifique. Et ce qui est reconnu sur le plan scientifique n’est pas accessible aujourd’hui pour le grand public".

Pour lui, le constat est clair : "L’homme qui va fabriquer son propre slip, il bidouille un peu dans son coin. L’homme qui va acheter des trucs sur Internet, il ne sait pas forcément ce qu’il achète. C’est chacun qui s’autogère et c’est ça la difficulté. L’idéal, ce serait d’avoir un dispositif de référence".

Thierry Roumeguere, professeur d’Urologie à la faculté de Médecine de l’ULB et chef du service à l’hôpital Erasme.
Thierry Roumeguere, professeur d’Urologie à la faculté de Médecine de l’ULB et chef du service à l’hôpital Erasme. © RTBF

"Parent pauvre" de la formation des médecins

Pour espérer un développement rapide de la contraception masculine, la formation des professionnels de la santé aux spécificités de ce type de contraception est aussi un élément important. En France, la société d’andrologie de langue française (SALF) a récemment lancé des formations sur le sujet à l’attention des médecins. Roger Mieusset et Boris Delaunay font d’ailleurs partie du panel de formateurs.

En Belgique, l’équivalent n’existe pas encore. Et dans les Universités, les recherches et les développements de la contraception masculine ne sont pas enseignés actuellement. "La contraception féminine est largement enseignée à la faculté de Médecine et pour nos futurs spécialistes en gynécologie ou dans des certificats de spécialisation par la suite" explique Thierry Roumeguere, professeur d’Urologie à la faculté de Médecine de l’ULB et chef du service à l’hôpital Erasme. "Mais clairement la contraception masculine est un parent pauvre de l’enseignement. Parce que jusqu’à présent il n’y avait pas grand-chose d’autre à proposer que la vasectomie".

Louise-Marie Drousie, animatrice et spécialiste de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle au sein de l’association O’Yes.
Louise-Marie Drousie, animatrice et spécialiste de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle au sein de l’association O’Yes. © RTBF

"On s’est dit qu’il fallait combler un vide"

Dans ce domaine-là aussi, en Belgique, des militants ont donc décidé d’occuper l’espace. En mai dernier, l’organisation de jeunesse O’Yes a organisé une journée de formation "pilote" sur la contraception masculine à destination des professionnels de la santé. Une vingtaine de médecins généralistes intéressés par la thématique ont assisté, en ligne, à des présentations, des retours d’expériences et des séances de questions/réponses. Le docteur Daniel Murillo du CHU Saint-Pierre, qui suit actuellement des patients, était là en tant que formateurs.

"On s’est dit qu’il fallait agir et combler un vide même si, à la base, l’ASBL O Yes n’organise pas de formation pour des professionnels" précise Louise-Marie Drousie, animatrice et spécialiste de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle au sein de l’association. L’Association a bien conscience que ce n’est pas son rôle premier. "Notre volonté initiale était que les facultés de Médecine puissent donner ces modules de formations ajoute Louise-Marie Drousie. Mais à un certain moment, avec la demande qui ne cessait de croître, on s’est dit "on ne va pas attendre encore des années" et mettons en place déjà une formation à la contraception dite masculine à destination des médecins en espérant que cela serve de levier pour que des académiques s’en emparent par la suite et que les jeunes qui ont des questions sur la contraception dite masculine puissent avoir des professionnels ressources vers lesquels se tourner". "Il y a un côté militant chez nous qui est clairement établi" conclut-elle. "Car notre association souhaite faire bouger les lignes".

Un "Focus sur les couilles" qui a fait du bruit

En février 2020, l’association avait aussi organisé un premier colloque pour le grand public dédié au sujet et au nom évocateur : "Focus sur les couilles". Cet évènement avait contribué à rendre plus visible la thématique de la contraception masculine et à ouvrir le débat de manière plus large en Belgique.

Des étudiants en Médecine lors des révisions.
Des étudiants en Médecine lors des révisions. © RTBF

"Apporter le caractère objectif et rationnel"

Aujourd’hui, la contraception masculine n’est donc pas encore dans les manuels des facultés de Médecine, "mais j’ai bien pris note qu’il faudrait peut-être faire quelques petites modifications dans le syllabus" admet le professeur Thierry Roumeguere à l’ULB. "L’idée étant d’ouvrir la porte à une discussion avec nos étudiants pour justement leur apporter le caractère objectif et rationnel de tout ce qu’on peut lire actuellement et entendre, voire essayer, en termes de contraception masculine" ajoute le chef de service. "Malheureusement, même si certaines recherches et certaines approches sont très prometteuses, pour l’instant ces différentes techniques n’ont pas encore donné lieu à des études suffisamment rigoureuses pour permettre de les conseiller à nos patients de manière certaine" conclut-il.

Un moment opportun ?

Une sensibilisation plus importante des futurs professionnels de la santé pourrait susciter leur intérêt et contribuer au suivi des recherches sur la contraception masculine dans le futur.

Face à la demande qui s’exprime de plus en plus, les autorités politiques peuvent aussi décider d’encourager le développement de la contraception masculine, par exemple en incitant l’industrie pharmaceutique à mettre en œuvre les étapes qui mènent à une mise sur le marché.

Le moment est peut-être opportun pour sortir de la "zone grise" dans laquelle la contraception masculine se développe aujourd’hui ?

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